Du 28 octobre au 18 novembre 2018
Vernissage le samedi 27 octobre de 16 à 18h
à la galerie de Wégimont Culture

  LES AMNIOTIQUES

Willy Del Zoppo

« Les Amniotiques » fait partie des travaux que je regroupe sous le titre principal « De la Nature des Êtres ». Cette série fait écho à une première tentative réalisée voici dix ans déjà en argentique et en noir et blanc.

Elle consiste en une série de portraits en couleur réalisés sous l’eau, en numérique, à la piscine en plein air de Wégimont. Il s’agit à la fois d’exploiter les lumières particulières se diffusant sous l’eau en fonction du climat et de l’heure, mais également de proposer une vision particulière de l’humain dans ce milieu amniotique qu’il a quitté à sa naissance, et auquel il reste malgré tout assez mal adapté.
D’ailleurs, la plupart des clichés se font au jugé, un cadrage précis étant impossible. Ainsi, la réalisation de ces portraits doit beaucoup au hasard et à la répétition, un peu, finalement comme les événements de notre existence. Des images réalisées, je retiens principalement les accidents, les déséquilibres, mais également ces postures particulièrement figées où le modèle tente à tout prix de donner une image valorisante de luimême, ce qui peut également être un accident.
La série de portraits est complétée par des portraits en maillot hors de l’eau, appelée « Faces à face », et des vidéos. L’ensemble a été réalisé en deux étés (2017/2018) et compte une centaine d’images.
Willy Del Zoppo

  AILE-MOI

Martine Jospin

Les pas que fait un Être, du jour de sa naissance à celui de sa mort, dessinent dans le temps une figure inconcevable…

Elle marche…
Touche…
Voit…
Entend…

Capture le silence de la Nature à travers une image rapportée ou un trait.
Elle transcende cette Nature qui la fait vibrer, la perçoit comme un temple de beauté.
Elle s’y baigne…
Ne saurait vivre sans Elle !

C’est son essence Ciel…
(…)
Martine Jospin

  DE NATURA

Jean-Louis Vanesch et Lucia Radochonska

Reconnus pour leur travail photographique depuis plus de quarante ans, Lucia Radochonska et Jean-Louis Vanesch forment un couple de photographes qui nous parle chacun à sa façon de la vie, du temps qui passe, de souvenirs enfuis et des instants d’éternité que l’on peut découvrir d’aussi loin que le fond de son jardin, d’aussi près qu’un noir profond.
Ils ont construit une œuvre intemporelle et authentique, à l’écart des modes et des façons, qui nous amène à entrer en vibration avec eux et à prendre le temps de regarder ce qu’ils nous montrent pour y voir tout ce que la lumière nous dit et qui ne se voit pas…

Les jardins du silence
C’est un jardin qui fut longtemps de campagne et qui se trouve aujourd’hui à la lisière de la ville. Un jardin très simple et qui pourrait paraître bien ordinaire. Un endroit dans lequel Lucia aurait apporté un peu de glaise et beaucoup d’âme polonaise. C’est elle qui le façonne.

C’est elle qui le soigne tandis que Jean-Louis n’y pose jamais le doigt sans doute par crainte d’en déranger la fausse et calme sauvagerie. Se contentant d’appeler « fleurs » ce que Lucia nomme pivoines, narcisses et coquelicots, ou « arbres » ceux qui portent les fruits. C’est un jardin qu’ils connaissent depuis plus de vingt ans et qu’ils exhument d’archives déjà anciennes, ou de petits évènements à naître demain matin.

(…) Chacune de leurs photos est un instant d’un autre siècle, du temps où la couleur n’aveuglait pas encore les rêves. Impassibles, insensibles aux modes, ils restent arpenteurs et alchimistes des lumières. Chaque image, ici, est comme la graine qui somnole en hiver, enceinte de patience et gorgée d’espoirs de printemps. Comme ce recueillement que doivent avoir les sèves lorsque les arbres n’ont plus de feuilles.
Surtout, qu’aucune musique ne vienne tenter de séduire ces lieux discrets et minimes. La moindre note empêcherait d’entendre la symphonie des fleurs qui poussent dans la lumière des pluies…
Extrait d’un texte de Joseph Orban à propos du Jardin — Liège, un jour du siècle qui hélas le verra mourir.

Mon plus grand plaisir à la prise de vue est d’apprivoiser les choses, d’entrer dans leur intimité, que ce soit une poule, un cheval, un fruit ou une goutte d’eau. Puis entre en jeu l’expérience photographique (cadrage, composition, mise en évidence par le net et le flou, etc.). C’est aussi un très grand plaisir, d’un autre ordre, lié justement au caractère propre de la technique photographique. Il y a aussi un troisième plaisir, tout aussi important, qui permet de révéler les deux premiers : c’est le travail du tirage en laboratoire. À ce moment-là , par l’intermédiaire des valeurs et des nuances, j’essaie de faire revivre mes émotions premières…
Lucia Radochonska, novembre 2007 (extr.)

… images sauvées par le travail de nos mains… sous l’agrandisseur, dans la lumière, la modelant, l’harmonisant…
… images sauvées parce que matérialisées, échappant au virtuel de millions d’autres circulant sur les écrans…
… images sauvées… rescapées… entre films perdus, égarés, jamais ou pas encore développés, entre problèmes techniques avec nos vieux Nikkormat, une cellule capricieuse, ou pas de cellule, un film difficile à apprivoiser…
… images sauvées entre toutes celles que le monde nous propose à chaque instant…
… images sauvées, on l’espère, par une petite part de magie que l’on a pu y insuffler ou y capturer…
Jean-Louis Vanesch, Retinne, le 6 octobre 2006 (extr.)