du vendredi 17 septembre 2021
au dimanche 17 octobre 2021 inclus.
Vernissage le vendredi 17 septembre 2021 de 18 h 30 à 21 h 00

 Bob Van der Auwera

Bob Van der Auwera « Automnale II » , 
sculpture en acier oxydé et verre

Histoire d’une rencontre

En 2014, j’ai rencontré Bob Van der Auwera lors de son exposition « Sculpter le Vide » au Musée des Beaux-Arts de Verviers. L’un des sujets abordés par Bob a éveillé mon intérêt : les fenêtres. Je travaille aussi cette thématique ; elle induit la réflexion tant sur le concept de la lumière que sur celui de l’ouverture, et j’ai été intriguée par un autre regard sur cette approche.
Bob, en tant que sculpteur, réalise des œuvres en trois dimensions, en volume mais, curieusement, ce qui l’intéresse principalement depuis plus de cinquante ans, c’est le volume du Vide.

Dès l’Antiquité, le problème de l’existence du vide a été débattu — d’Aristote (IV^e siècle ACN) qui réfute l’idée du vide, en passant par Pascal (XVII^e siècle) qui confirme la théorie physique du vide de Torricelli, jusqu’au XX^e siècle où le vide quantique devient source d’énergie et d’émerveillement...
Chez Bob, pour percevoir ce volume vide, il faut « rentrer » dans la forme, suivre la ligne imaginaire d’un carré ou d’un rectangle inachevé, deviner la forme suggérée dans l’espace et voir l’ombre de l’objet. L’ombre qui change selon la lumière, et la structure qui évolue au gré du déplacement.
La contradiction entre le vide et son apesanteur d’une part, la densité de l’acier d’autre part, est surprenante. Ces sculptures en acier, auxquelles l’oxydation confère des couleurs chaudes, captent le regard avec magie, elles invitent à en découvrir la multiplicité des points de vue… et leurs surprises.
J’ai ressenti une émotion intense devant cette démarche et les échanges autour de nos expériences respectives se sont poursuivis. C’est dans l’idée de partager et de prolonger cette découverte qu’une invitation a été lancée à Bob, à la Galerie de Wégimont, pour l’ouverture de la saison 2021-2022.
Dragana Bojic, juillet 2021

 Véronique Cordonnier

Véronique Cordonnier - peinture

Autour du vide

« Au fond, le cadre, c’est un peu Dieu selon Pascal. C’est un centre qui est partout et une circonférence qui n’est nulle part. Ainsi le cadre est paradoxal : il est à la fois ce qui découpe et isole mais dans le même mouvement ce qui relie et rassemble. »(Marie Joseph Bertini, Esthétique et clôture de la représentation).
L’œuvre de Véronique Cordonnier comme objet de méditation, c’est une expérience du temps et
du silence. Jouer avec l’outil géométrique qu’est le cadre dans la mise en valeur de la peinture et en faire la valeur même, le sujet même de l’œuvre, éveille l’attention. Manœuvrer les mouvements du pinceau pour obtenir des lignes encadrant des cadres à l’intérieur des cadres, les exprimer en matières brutes, en aplats, en volumes de densités variables pour les organiser dans des perspectives vers le centre, dans des déplacements de celui-ci autour du vide que l’on affirme ou que l’on remplit, incite à participer. Calmement l’esprit suit les mouvements de la lumière dans les textures, il rencontre des sensations qui conduisent parfois à des puits, à des ouvertures de fenêtres. On entrevoit alors l’importance du vide et la nécessité de celui-ci pour libérer le tableau de sa gravité. Le jeu des couleurs, leurs choix renforcent cette impression. En fin de parcours, isoler, relier, découper,
rassembler autour du vide s’offrent peut-être comme une expérience vécue par celui qui regarde.
Didier de Neck